Présentation Articles Pour agir Témoignages ATA: archives
conso loisirs

Présentation


Biographie

Accès par décennie

>

Les années '60

>

Les années '70

>

Les années '80

>

Les années '90

>

Les années 2000

"Ma bio"
de et par Bernard Hennebert

Les années '90

Pour les usagers

Résumons-nous. Les années '70 seront globalement celles d'une première prise de conscience, d'un travail journalistique d'investigation et d'un soutien aux artistes authentiques.

Les années '80 me permettront d'analyser et de critiquer le show-business. Si le domaine musical m'intéresse particulièrement, je constate que les plus grandes inégalités dans ce secteur sont causées par la médiatisation. Ainsi, petit à petit, mon intérêt critique se déplace de l'analyse de la culture à celle des médias, et de la télévision en particulier.


Et les années '90?
Une mutation radicale!

Il me faut au moins deux heures pour expliquer les dessous du show-biz dans une animation. Au moment où ces rencontres se terminent, il y a toujours un participant qui me demande: comment peut-on changer tout cela?

Cette question me laisse sans voix. On dénonce mais personne ne se bat pour faire reculer l'excès de mercantilisme dans le secteur de la culture et des médias. Personne n'y défend l'intérêt du public. Par exemple, ne plus fuir des télés qui fonctionnent mal. Mais plutôt les regarder parce que leur programmation s'améliorerait.

Voilà pourquoi me vient l'idée de m'attarder sur les droits des usagers dans ces secteurs. Ce sera un combat qui ne cessera de m'occuper jusqu'à aujourd'hui.


Écoute avant achat

Tout d'abord, je tente de mener à bien des "pressions" dans le secteur de la musique. 1990 est une année faste. Deux premières batailles aboutissent.

D.A. réussit à convaincre la Fnac de Bruxelles de réintroduire l'écoute avant achat de tous les supports sonores disponibles dans ses rayons.

Pendant plusieurs années, cette possibilité avait été supprimée, ce qui signifiait qu'un disque qui n'était pas diffusé en radio ne pouvait même pas être écouté chez le détaillant. Personne donc ne l'achèterait. Ainsi, le disquaire pouvait éliminer ces disques marginaux de ses stocks et accélérer la rotation de ceux-ci, limitant sa sélection à des disques plus convenus et davantage médiatisés.

Le retour de l'écoute individualisée avant achat signifie donc un redéploiement de la diversité des œuvres à proposer au client. Pour célébrer cette victoire, D.A. achète un espace publicitaire en page une du quotidien "LeSoir" pour y féliciter la Fnac!

Ecoute à la Fnac
En 2003, l'écoute à la Fnac existe toujours, je l'ai testée.


Sponsor cigarettier

La seconde pression aboutit en 1990 concerne la sponsorisation d'activités culturelles par des marques de cigarettes. Ainsi, D.A. convainc le Ministre président Valmy Féaux de recommander à la RTBF d'éviter la citation sur ses antennes du nom du cigarettier qui parraine un important festival de jazz. Belga Jazz Festival fait donc place à Belgium Jazz Festival, l'appellation officielle de l'association dudit festival. À l'époque, certains pronostiquent la mort du festival s'il est privé de ce sponsor calamiteux pour la santé. Il n'en fut rien: la marque Audi succéda à Belga.


Vers une association de téléspectateurs

Progressivement, je me rends compte qu'il est très difficile de créer une association d'usagers de la musique car ce public particulièrement mythifiant (quel que soit le type de musique qu'il apprécie) n'est pas prêt à contester l'industrie qui produit l'œuvre des artistes qu'il vénère et ce, quelle que soit l'évolution de ses pratiques commerciales: prévente de plus en plus tôt des places de concerts, annulation ou report des concerts pour n'importe quelle raison, prix exorbitants, remplacement des musiciens par la diffusion de bandes orchestrales sur scène, etc.

Ma collaboration avec D.A. s'achève en 1992. Mon hypothèse: les téléspectateurs sont beaucoup plus nombreux que les acheteurs de CD ou de places de concerts. Il existe donc un nombre plus important d'usagers actifs prêts à se manifester. Les plaintes et les pressions peuvent y être plus nombreuses, plus diversifiées. Les enjeux éducatifs y sont également plus évidents. Il me semble donc qu'il sera plus aisé de mettre en place une association efficace de téléspectateurs engagés.

Le 6 janvier 1994!

Pendant près de deux ans, j'expérimente ce concept de "groupe de pression" de téléspectateurs, notamment en créant "Télévision et citoyens". Finalement, c'est le 6 janvier 1994 que se crée l'"Association des Téléspectateurs Actifs" (A.T.A.) qui, en huit ans d'activité, remporte une cinquantaine de batailles.

Logo A.T.A.Le pourquoi et le comment de celles-ci sont largement décrits dans mon livre "Mode d'emploi pour téléspectateurs actifs" (Labor 2003). La lecture sur www.consorloisirs.be des 65 journaux publiés par cette association est également très instructive.

Mamine Pirotte
L'arrivée d'un journal télévisé pour les enfants à la RTBF est la plus belle victoire de l'A.T.A.. Le jour de la naissance des "Niouzz", j'offre des fleurs pour toute son équipe à Mamine Pirotte, directrice du Centre RTBF Liège qui produit l'émission.
Michel Drucker Deux heures d'interview pour l'A.T.A. avec Michel Drucker dans ses bureaux du Studio Gabriel à Paris. Au menu: play-back, faux directs, manque de diversité en programmation musicale...
(voir Comment Télez-Vous N°56)


"Un emmerdeur professionnel"

Parallèlement à l'A.T.A., je poursuis quand l'occasion se présente des pressions dans le secteur culturel. En mars 1999, après six mois d'échange de courriers, je parviens à convaincre la Conservatrice des Musées Royaux des Beaux-Arts de Bruxelles d'exposer dans le hall d'entrée un avis qui informe les visiteurs du fait que chaque premier mercredi du mois, après 13 heures, l'accès au musée est gratuit. "Cartes sur table" (RTBF) consacre une séquence à cette avancée. "La Libre Belgique" titre sur six colonnes "Avec Bernard Hennebert, voici venir les visiteurs actifs..." et "Le Soir", non sans humour, me surnomme dans son titre "Un emmerdeur professionnel".

> Suite (les années 2000... et après)


top Haut de page
consoloisirs