Revue de presse

Mais en quoi l'Association des Téléspectateurs Actifs fut-elle emblématique? Voici une courte revue de presse réalisée au moment où l'association se dissout.

Combien d'articles pour dire "adieu" à un groupe de pression si petit (6 "militants" et environ 200 membres en règle de cotisation) et qui agissait avec si peu de moyens financiers (pas de subsides, refus de tout apport publicitaire et de tout sponsoring)...

Pierre-François Lovens dans "La Libre Belgique" (12 décembre 2001):

"Durant huit ans, une poignée de bénévoles s'est érigée en défenseur des usagers du petit écran, incarnant avec pugnacité le rôle de poil à gratter du paysage audiovisuel francophone belge."

Jean-François Dumont dans "Le Vif/L'Express" (14 janvier 2002):

"Un sabordage splendide et rare, décidé sans aucun couteau sur la gorge. L'A.T.A. l'a voulu au moment où son tableau de chasse se portait mieux que jamais et alors que bien des défis audiovisuels auraient pu lui donner du grain à moudre longtemps encore. [Les représentants de l'A.T.A.] se sont imposés comme des interlocuteurs nécessaires, y compris devant des commissions parlementaires. Estimant avoir fait entrer le consumérisme télévisuel dans les mœurs, ils passent le relais à qui voudra le prendre."

Hervé Cnudde dans "La Revue Nouvelle" (février 2002):

"L'A.T.A. a décidé de se dissoudre. Pour le très petit groupe de militants de grand format qui l'ont constituée, il faut un temps d'arrêt plus ou moins long pour que puissent germer d'autres initiatives analogues [...]. Magnifique pari de la part de gens capables de léguer une méthode dans l'un des domaines-clés de l'éducation permanente et, en s'effaçant eux-mêmes, de provoquer syndicats, ONG, mouvements, écoles de journalisme, rédactions de périodiques, etc., à se l'approprier."

Gabriel Thoveron dans "Le Ligueur" (le 9 janvier 2002):

"L'A.T.A. a réussi à démontrer que le lobbying était à la portée même d'un petit groupe de citoyens, à condition d'y consacrer et volonté et énergie."

Même Libération annonce cette "désactivation" dans son édition du 12 décembre 2001:

"Huit ans qu'ils enquiquinaient la télévision publique belge francophone. Huit ans qu'ils harcelaient les ministres de l'Audiovisuel successifs. Huit ans qu'ils mettaient le doigt là où ça fait mal [...]. L'A.T.A. a considérablement modifié le paysage audiovisuel belge où le CSA local n'a que très peu de pouvoir. Elle a obtenu, en vrac, la mise en place de la signalétique antiviolence, la mise à l'antenne d'un JT pour enfants ou encore la création d'une émission de médiation avec les téléspectateurs [...]".

Le quotidien français avait déjà consacré à l'A.T.A., le 18 août 2000, une enquête où il constatait qu'il n'existait pas en France d'associations de téléspectateurs aussi puissantes.