Elections du 23 juin 2004: nos questions culture/média

Chapitre 4 | Problématiques culturelles (questions 19 à 25)

QUESTION 21: Est-il normal que des décisions ne se prennent pas au niveau fédéral alors qu'elles sont attendues par une majorité du public francophone? Par exemple, le prix unique du livre mais également la création d'une catégorie "interdit aux moins de 12 ans" qui viendrait s'adjoindre à l'unique "interdit aux moins de 16 ans" en application dans les salles de cinéma depuis 1920!

- Christian Dupont, Ministre de la Culture (PS): On n'échappera pas au fait que le prix unique du livre soit une matière fédérale! Ma collègue, la députée fédérale Karine Lalieux a fait une proposition en faveur de ce prix unique.

Les matières culturelles sont déjà fort communautarisées à l'exception de leurs aspects économiques. Il est difficile d'en faire plus!

- Olivier Chastel, Ministre de l'Audiovisuel et des Arts et Lettres (MR): La compétence du fédéral en matière de prix unique du livre résulte du fait qu'il s'agit d'une réglementation économique. Certes les politiques des Communautés sont touchées –elles ont d'ailleurs été concertées sur ce dossier– mais les lois spéciales de réforme institutionnelle ont explicitement laissé à l'Etat fédéral cette matière.

En ce qui concerne le réglementation de l'accès aux salles de cinéma et de l'interdiction de certains films au moins de 12 ans et 16 ans selon une proposition que j'ai signée avec ma collègue la Ministre Nicole Maréchal, il existe encore un flou juridique quant au niveau de pouvoir compétent. Un avis du conseil d'Etat est attendu sur cette question.

Votre question soulève celle de la difficulté de réglementer la culture dans un Etat qui a opté pour une structure fédérale. Ces problèmes existent aussi en Allemagne en matière de soutien au cinéma par exemple. Il n'y a pas une solution idéale, il faut essayer de promouvoir les accords de coopération pour éviter les conflits politiques ou ceux de compétence.

- Jean-Marc Nollet, Ministre de l'Enfance (ECOLO): Je pense qu'il faut laisser la décision de ces matières au niveau fédéral mais qu'il faut avancer.

Ainsi, Ecolo est favorable au prix unique du livre. Ces vingt dernières années, j'ai vu nombre de petits libraires disparaître. Derrière cette option de prix unique du livre, existe la volonté de lutter contre des tendances monopolistiques en matière de distribution. Je n'habite pas à Bruxelles, ni dans le centre de Charleroi et c'est difficile pour moi de trouver un libraire dans mon environnement! Il ne faudrait pas que le secteur se replie sur les grands standards, ce qui ne nous permettrait plus d'avoir accès à la diversité. Ces livres-là affichent d'ailleurs un prix accessible car une économie d'échelle énorme est réalisée grâce à leurs gros tirages.

Le prix unique n'est peut-être pas la solution idéale mais je n'en ai pas encore trouvé d'autre et il est plus que temps d'agir.

- Julie de Groote, Parlementaire (cdH): Dans notre programme, nous proposons de conclure un grand plan "culture" d'ici le 1er janvier 2005. Ce fait serait inscrit dans la déclaration gouvernementale.

Les matières fédérales devraient y être également abordées.

En plus des deux exemples que vous citez, il y a également le statut social et fiscal des artistes qui est toujours fort précaire.

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