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Elections du 23 juin 2004: nos questions culture/média

Chapitre 1 | Le financement de la RTBF (questions 1 à 8)

QUESTION 5: Quelle part du refinancement de la Communauté française envisagez-vous d'affecter à l'audiovisuel? Avec quels objectifs?


logo PS

- Christian Dupont, Ministre de la Culture (PS): Le Plan Magellan est financé à concurrence d'un peu plus de 170 millions d'euros: 50 par la RTBF elle-même, 10 par la valorisation de Reyers, 50 par un emprunt garanti par la Communauté française, 26,2 par la Cocof, 26,2 par la région wallonne... Ce financement permet une remise à niveau d'installations et d'infrastructures techniques de la RTBF. On veut en faire une entreprise moderne de radios et de télévisions publiques avec un gros plan d'investissements sur lequel il y a un accord au sein du Gouvernement.

Augmenter encore la dotation? Je ne m'engagerais pas à aller dans ce sens. La maintenir et l'indexer, oui... L'effort substantiel a été fait sous cette législature. C'est un effort de consolidation et de modernisation.


logo MR

- Olivier Chastel, Ministre de l'Audiovisuel et des Arts et Lettres (MR): Moi, je ne vais pas vous donner de chiffres. Les besoins sont multiples en Communauté française. Je ne veux surtout pas oublier le domaine culturel dans le refinancement. Mais aussi l'audiovisuel. Je pense que la dotation de la RTBF doit évoluer.

Il me semble que, en matières audiovisuelles, elle ne doit pas être le domaine qui éclipsera les autres. Je pense notamment à toute la production audiovisuelle indépendante, riche au sens noble du terme. C'est un domaine que nous ne devons pas oublier. Je pense à tout ce qui se fait en matière de cinéma. Cela doit faire partie des priorités.


logo ECOLO

- Jean-Marc Nollet, Ministre de l'Enfance (ECOLO): Quand on voit ce que la RTBF a reçu dans le cadre du Plan Magellan, je comprends parfaitement que les télévisions communautaires revendiquent un Magellan bis! Elles l'ont reçu... mais en promesse uniquement jusqu'à présent!

Je pense que lorsqu'on parle audiovisuel, on doit aussi penser éducation à l'audiovisuel. Sur ce point, j'ai rencontré récemment Robert Wangermée (Conseil de l'Education aux Médias). Il y a un réel besoin urgent de créer une sorte de contrat programme pour fixer un financement en la matière. Tout ceci doit être pris en compte en terme de réinvestissement financier.

Il faut aussi être attentif à la Commission de sélection des films. L'engagement de mon parti est de doubler le budget dans ce domaine.

Les budget de la culture, dont celui de l'audiovisuel, doivent suivre à tout le moins proportionnellement la croissance du budget de la Communauté française. Ce n'est pas le cas pour l'instant.

On me rétorquera que je suis partie prenante du Gouvernement! C'est vrai mais j'ai également souffert du jeu de chaises musicales entre les Ministres. Quant à moi, je suis resté cinq ans dans mon secteur. Cela m'a permis de faire le suivi de mes dossiers.

C'est aussi à cause de cette instabilité qu'il y a du retard en matière de refinancement. Ce retard, il est parfaitement rattrapable sur la prochaine législature parce que le gros du refinancement, il est encore à venir.
À la réunion d'Enghien, je n'ai pu convaincre mes collègues du Gouvernement. On a pourtant un choix à faire dans une période de récession économique telle que nous la connaissons actuellement. Que fait-on avec le programme de désendettement? Bien entendu, on le poursuit. Mais faut-il l'accélérer? Je réponds non. Je pense que ce qui est prévu en terme d'accélération mériterait d'être investi dans les différents secteurs de la Communauté française et cela représente pas mal de marges: 25 millions d'euros, dès l'année prochaine. Puis, 50 millions d'euros, 75, 100, etc. Là, on est dans des chiffres qui sont parlants.

Moi, j'ai plaidé pour qu'on investisse ces sommes. C'est un choix de création de richesses en période de récession. Il revient à l'autorité publique de davantage investir que de thésauriser. Ce débat n'a pas pu être tranché. Ce n'est pas trop grave car il vise des sommes disponibles en 2005. Mais ce débat-là, je compte bien le porter lors de la constitution du prochain gouvernement. Ce choix est au cœur de la différence entre Ecolo et les autres partis. Il rend crédible les propositions que j'aligne parce que sinon chacun peut proposer de donner davantage d'argent à tel ou tel secteur mais sans préciser la source où il va chercher ces nouveaux budgets.


logo CDH

- Julie de Groote, Parlementaire (cdH): Nous proposons que l'ensemble du budget consacré à la culture passe à 10%. Mais ce n'est pas pour augmenter la dotation de la RTBF.

Nous pensons qu'il faut davantage de synergies, par exemple, entre la RTBF et les télévisions locales et communautaires. C'est parfois un peu idiot: on voit sur le terrain arriver en même temps deux de leurs équipes de tournage! Pourquoi ne pas s'échanger des images, développer des collaborations?

Il faut également développer davantage de synergies avec le monde culturel. Avec sa dotation, la RTBF devrait davantage produire, coproduire, exposer les talents de nos cinéastes...

Si l'on augmentait la dotation de la RTBF, que répondrions-nous à des représentants du secteur théâtral qui nous interpellent en nous criant "au secours"?

Pour le secteur artistique, certains veulent se lancer dans des Etats Généraux de la Culture. Ce n'est pas notre tasse de thé. À quoi bon donner la parole encore une fois aux créateurs? Nous souhaitons plutôt que dans la prochaine déclaration gouvernementale, la date du 1er janvier 2005 soit fixée comme l'échéance où le monde politique s'engagerait et ferait ses propositions concrètes. Et ensuite, il y aurait consultation auprès des intéressés pour qu'ils se positionnent par rapport à la politique proposée.


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