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Elections du 23 juin 2004: nos questions culture/média

Chapitre 4 | Problématiques culturelles (questions 19 à 25)

QUESTION 23: Il est difficile de faire coexister sans une régulation sérieuse le développement des salles "sans pop corn" et certains complexes cinématographiques qui ont lancé leurs cartes d'abonnement et qui "piquent" les meilleurs des films d'art et essai aux petites structures indépendantes.

Comment réguler cette évolution? La culture n'est-elle qu'un simple produit économique?


logo PS

- Christian Dupont, Ministre de la Culture (PS): Notre positionnement consiste à soutenir la création artistique. C'est pour cela que nous soutenons le film belge et que le film belge est de qualité.

Par ailleurs, nous avons un certain nombre de conventions avec des salles d'art et d'essai un peu partout en Communauté française. On ne peut pas, par contre, intervenir sur leur programmation ou la durée de celles-ci. Il y a une véritable volonté de la Communauté française de soutenir les films d'art et d'essai.


logo MR

- Olivier Chastel, Ministre de l'Audiovisuel et des Arts et Lettres (MR): Dans ce cas-là, sans doute! Mais ce n'est pas le système que cautionne la Communauté française.

En 2004, on vient de réévaluer de manière significative les subventions aux salles d'art et d'essai. Toutes ont vu une appréciable revalorisation. C'est important que ce cinéma puisse se défendre par rapport aux pratiques de sociétés commerciales et de groupes de distribution.

Ce n'est pas mon rôle que d'intervenir dans la diffusion des films. Il s'agit d'activités commerciales et c'est le fédéral qui agit par rapport à ces prérogatives.

Au-delà de cela, la Communauté française a marqué un réel intérêt pour le cinéma d'art et d'essai. À Bruxelles, le "Pathé Palace" a été racheté et son affectation vise ce type de production cinématographique. Nous avons demandé aux différents acteurs Bruxellois appartenant à ce secteur de s'entendre sur la distribution de films d'auteurs. Il s'agit de mettre en place un certain nombre de sauvegardes qui permettront aux différentes salles de continuer à se développer.

À Charleroi, j'essaie également de favoriser le développement d'un pôle d'art et d'essai, même si ce type d'expérience se concrétise plus facilement dans une ville universitaire, ce qui n'est pas le cas de ladite ville. Je compte bien apporter ma petite pierre à l'édifice. J'ai mis autour de la table à la fois celui qui dirige les salles commerciales de Charleroi (il met un de ses complexes à la disposition du cinéma d'art et d'essai) et celui qui œuvre pour les films d'auteurs. Ils ne s'étaient jamais parlé. Ils se battaient par actions judiciaires interposées. Aujourd'hui, ils travaillent main dans la main, sur base du respect d'un protocole d'accord, avec une entente sur le choix des films que l'un ou l'autre vont diffuser. La production de Disney ne sera plus projetée dans la salle d'art et d'essai et tout ce qui est classifié cinéma d'auteur ne sera plus proposé par les grandes salles commerciales. Avec de la bonne volonté et un peu de méthode, on arrive à défendre les intérêts des uns et des autres.


logo ECOLO

- Jean-Marc Nollet, Ministre de l'Enfance (ECOLO): Il y a un risque, évidemment! Il faut lutter contre toute forme de monopole, que ce soit au niveau de la production ou de la distribution, tant pour les films commerciaux que pour les films d'art et d'essai.

Au Gouvernement, on s'est récemment prononcé sur le choix du projet pour le Pathé Palace. J'ai été attentif personnellement au fait que le projet retenu ne tue pas les autres salles d'art et d'essai. Mon implication dans ce dossier a permis l'introduction d'une forme de régulation: la mise en place d'un partenariat, qui doit encore être négocié, entre ces différentes structures afin d'éviter l'étouffement de petites salles par ce qui pourrait devenir le méga complexe d'art et d'essai Bruxellois et ses connexions avec différents diffuseurs ou distributeurs.

On doit à tout moment et dans tous les secteurs maintenir et, si possible, renforcer la diversité. Et, ce, même dans le secteur des films commerciaux! À Charleroi ou à Mons, il existe plusieurs salles et ce sont toujours les mêmes films qui sont programmés! On constate une concentration et un formatage de plus en plus envahissants.

Mais est-ce que pour autant il faut interdire aux salles commerciales de diffuser des films d'art et d'essai? Je ne le pense pas parce que, dans ce cas-là, on risque de perdre un pont, un lien entre ces deux types de productions et de publics. Il faut peut-être, dans ces cas-là, jouer sur le calendrier: proposer, dans un premier temps, ces films-là uniquement dans les salles d'art et d'essai et ensuite, en permettre leur diffusion dans l'ensemble du circuit.


logo CDH

- Julie de Groote, Parlementaire (cdH): Il y a un combat à mener aux côtés des salles d'art et d'essai. Des promesses faites par Daniel Ducarme lorsqu'il était Ministre ont été abandonnées car elles ne se retrouvent plus dans le budget, à l'heure actuelle.

Il faut promouvoir des salles d'art et d'essai qui soient attractives pour le public. Par exemple, des salles qui présentent à la fois des œuvres plus difficiles et des films plus "commerciaux".


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