|
Compte-rendu de l’audition publique du 28 mai 2009 Publicité clandestine dans “Melting Pot Café”Au cours de son audition publique du 28 mai 2009, le Collège d’Autorisation et de Contrôle (CAC) du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) a entendu la RTBF à propos de la plainte adressée le 17 décembre 2008 par sept sympathisants de VAP et concernant une publicité clandestine diffusée au cours d’un épisode du feuilleton “Melting Pot Café” diffusé le 25 novembre 2008. Sous-titre: Inédit et essentielLa RTBF y était représentée par Simon-Pierre De Coster, directeur du service juridique, par Paul Delruette, membre du service juridique, et par Arlette Zylberberg, directrice du secteur des fictions ertébéennes. Après que la plainte fut, suite à une longue enquête, déclarée recevable par le Secrétariat d’instruction du CSA, la RTBF a été invitée à se positionner par écrit par rapport au grief et a envoyé un mémoire “complet et fouillé” , selon Marc Janssen, Président du CSA. Les membres du CAC ont bien entendu reçu ce mémoire et lorsqu’il interrogent la RTBF lors de l’audition, c’est sur base d’éléments précis contenus dans ce dossier. L’audience ne permet donc pas au public présent à l’audience (à qui ce document de la RTBF n’est pas diffusé) de découvrir l’évolution complète de cette instruction. Il conviendrait donc, à l’avenir, de revendiquer la publication de ce type d’éléments. La plainte des sympathisants de VAP aborde une thématique jusqu’alors (étrangement) non discutée au CAC et objet d’aucune autre plainte par le passé: la présence de publicité clandestine dans les émission de fiction coproduites par la RTBF. Or, il s’agit d’une thématique essentielle. En effet, la séance sera houleuse (haussement de la voix à plusieurs reprises, essentiellement de Mr De Coster) et longue (plus d’une heure), émaillée d’incidents ( la RTBF demandera même et se verra accorder une suspension de séance). De plus, le directeur du service juridique de la RTBF tiendra à indiquer qu’il est chargé par Jean-Paul Philippot, l’administrateur général de la RTBF, d’indiquer au membres du CAC que celui-ci considère que la thématique abordée ce jour-là était très importante... Il indiquera aussi, le ton menaçant, que la décision du CAC ne sera pas sans incidence sur le plan économique et engagera l’avenir. Mr De Coster: “...Vous allez remettre en question tout le placement de produits qui finance le secteur des fictions”. Pourquoi la CSA n’a pas agi plus tôt?Tout citoyen doit s’interroger sur le fait de savoir si un service public doit respecter l’esprit ou/et la lettre de la loi. La RTBF s’affirme clairement sur ce terrain puisque Mr De Coster indiquera: “Le cœur de ma réflexion est que tout ce qui n’est pas interdit (par la loi) est permis”. L’essentiel de la première partie de l’audition fut un plaidoyer de la RTBF qui tenta d’assimiler la publicité clandestine à du placement de produit. Or, l’on sait que le placement de produit vient d’être légalisé à certaines conditions par le Gouvernement. Il est donc bien utile de souligner que la diffusion de l’épisode de Melting Pot Café est antérieure à cette décision. La publicité clandestine incriminée est une (fausse) couverture du “Soir Mag” imprimée avec le vrai logo bien voyant de cet hebdomadaire (du groupe Rossel). Question de Marc Janssen, qui menait le débat en tant que Président du CSA: “Il est difficile de ne pas voir madame Astrid lire Le Soir Mag...”. Arlette Zylberberg, directrice du secteur des fictions, lui répond: “L’héroïne doit lire un écrit qui lui explique comment être enceinte rapidement. Pour l’ancrage réaliste voulu pour ce type de feuilleton, il faut utiliser un magazine avec un titre réel, sinon ce n’est pas crédible. Il convient de créer l’identification pour le spectateur. Comme il faut faire fabriquer une couverture avec un sommaire incluant cette thématique liée à la naissance et que notre partenaire était d’accord de nous le faire gracieusement, on a opté pour lui”. Marc Janssen rappellera qu’aux USA, dans les fictions, on présente des journaux avec de faux titres proches de titres réels, parfois pour ironiser. VAP, si elle avait eu la parole, aurait rappelé qu’en France à l’inverse de chez nous, ce type de marque est floutée. Ou, lorsqu’il s’agit d’enseignes de magasins, on inverse l’image. Eviter la présence de marques est donc tout-à-fait possible, et réalisé régulièrement à l’heure actuelle dans un pays voisin dont nous partageons fortement la culture. Si la réalisation de cette couverture est gracieuse, il ne s’agit pas d’un acte gratuit! Interrogé sur le rôle de Rossel qui participe à la production de Melting Pot Café par Marc Janssens, Simon-Pierre De Coster expliquera que son partenaire Rossel pourrait ainsi s’exprimer “...J’ai apporté autant, et donc je voudrais une visibilité de mes produits”. Pour le directeur du service juridique de la RTBF: “Cela se négocie”. Et d’ajouter: “ La ... (marque de bière) et la ... (autre marques de bière) sont omniprésentes dans cette série. Bien plus que “Le Soir Mag”! Pourquoi une plainte que sur ce dernier, et maintenant? Déjà, dans notre série précédente, “Septième Ciel”, il y avait une couverture de Télépro” dans chaque épisode...”. Il est donc clair que la pratique de publicités clandestines, qui est illégale en Communauté française, est omniprésente dans les (co)productions de la RTBF depuis longtemps... et les citoyens doivent s’interroger pourquoi, d’initiative, le CSA ne s’est pas emparé plus tôt de ce sujet et ne l’a fait que lorsqu’il a bien été obligé de traiter la plainte déposée par les sympathisants de VAP. Nouvelle sous question de Marc Janssen: “Rossel achète ça (la coproduction) comme une pub?”.
|
|||
Haut de page |