Rubrique "À l'écoute des usagers du temps libre" de Bernard Hennebert
N°59 | Petit à petit, l'oiseau fait...
Le Ligueur du 25 février 2004
Assurer le suivi de cette rubrique est utile. Tantôt, nous constatons des améliorations. Tantôt, il faut persévérer: vingt fois sur le métier, remettez votre ouvrage...
Helena Bussers a tenu parole. La Conservatrice en chef faisant fonction des Musées Royaux des Beaux-Arts de Bruxelles nous annonçait qu'elle allait revoir la nouvelle présentation de sa tarification qui omettait de préciser à qui les réductions étaient destinées: "5 euros, 3,5 euros et 2 euros" sans plus de détails!(1). À l'occasion du démarrage de l'expo Khnopff, un nouvel affichage a été mis en place.
Naguère, nous avions également été critique vis-à-vis de la présentation des droits d'entrée au Musée du Cinquantenaire(2). Anne Cahen-Delhaye, la Conservatrice en chef, avait tenu compte de nos remarques. Lors d'une récente visite, nous avons constaté qu'une nouvelle tarification, encore plus claire, était proposée au public. Bravo à toutes deux!
Cinémas: accord en vue?
Pour l'accès aux salles de cinéma, faut-il ajouter à l'ancestral "interdit aux moins de 16 ans", une seconde catégorie "interdit aux moins de 12 ans"? La ministre Nicole Maréchal (Ecolo) le souhaite et espère aboutir à une décision avant la fin de cette législature. Le dossier avance lentement car "S'il peut être intéressant pour la Communauté française d'avoir une clarification identique à la classification française, la Communauté flamande aurait plutôt tendance à s'inspirer de la solution hollandaise et la Communauté germanophone, de celle qui existe en Allemagne!". La ministre de l'Aide à la Jeunesse et à la Santé nous avait indiqué qu'il faudra aussi développer tout un travail d'éducation au décryptage de l'image, dans et hors de l'école, pour les jeunes mais aussi pour les adultes(3). Quinze mois plus tard, ce projet reste au point mort. Réinterpellée, la ministre nous explique: "Cet objectif relève des responsabilités des ministres de l'Enseignement ainsi que de ceux de l'Education Permanente. Les secteurs de la jeunesse et de la culture sont concernés. Je profiterai donc du passage au gouvernement du texte relatif à la réforme de la loi de 1920(4) pour sensibiliser mes collègues". On n'a pas fini de taper sur ce clou: beaucoup parlent d'éducation aux médias, peu la financent.
TV: de Miller à Chastel
En 2002, la France a adopté une signalétique "jeunesse" beaucoup plus lisible tandis que les chaînes de la Communauté française continuent d'utiliser les anciens pictogrammes pas toujours bien compris par les téléspectateurs(5). Rapidement, la nouveauté française fit l'unanimité chez nous et le ministre Richard Miller annonça l'arrivée de celle-ci sur nos écrans pour 2003.
Son successeur, le ministre Daniel Ducarme, n'a pas respecté cet agenda. Nous avons interpellé à plusieurs reprises son cabinet pour apprendre, le 12 janvier 2004, que "la volonté du MR est d'adapter la signalétique jeunesse, telle qu'elle est appliquée en France". Mais aucune date d'application n'était précisée. N'était-ce pas un dossier urgent? Pourtant, ce même 12 janvier, le MR, parti des différents ministres de l'audiovisuel de cette législature "arc-en-ciel", a communiqué sur le fait qu'une protection face à la violence à l'écran se doit d'être l'un des fils conducteurs de toute politique audiovisuelle. On espère qu'Olivier Chastel, le nouveau ministre de l'Audiovisuel, fera de ce dossier l'une de ses priorités.
Spectacles: pour les usagers des transports en commun
L'année dernière, nous contestions des fins de séance trop tardives au Festival Anima. Celles-ci ne permettaient plus aux spectateurs de prendre leur dernier tram(6).
Pour l'actuelle édition 2004, les organisateurs en ont tenu compte en ne programmant pas la clôture de "La Nuit Animée" vers 2H mais bien plus tard, à l'heure des premiers départs de transports en commun. Ils ont également développé un système de covoiturage.
Dans de cadre de ce dossier, au patron de la STIB, Mr Alain Flausch, nous avions demandé si le N71, bus des nuits des week-ends bruxellois, allait bientôt avoir de petits frères (il est question de 4 ou 5 lignes). Il nous annonçait alors une évolution pour janvier 2004(7). Recontacté à cette date, il nous signale: "L'évaluation est en cours. En attendant, on continue uniquement la ligne N71".
La tarification de nuit coûte le double de celle pratiquée en journée et les abonnements ne sont pas valables. Allez-vous profiter de la toute prochaine augmentation globale de vos tarifs pour permettre à vos clients d'utiliser également leur abonnement pour ce service? Mr Flausch: "La tarification actuelle est maintenue tant que l'évaluation n'est pas achevée". La STIB prendra-t-elle en considération notre questionnement?
Bernard Hennebert
bernard.hennebert@consoloisirs.be
(1) Le Ligueur du 26/11/2003 > Chronique 52.
(2) Le Ligueur du 16/10/2002 > Chronique 07.
(3) Le Ligueur du 27/11/2002 > Chronique 13.
(4) Il s'agit de la loi qui a instauré la réglementation des salles de cinéma.
(5) Le Ligueur du 06/11/2002 > Chronique 10.
(6) Le Ligueur du 16/04/2003 > Chronique 29.
(7) Le Ligueur du 25/06/2003 > Chronique 38.
|